Révélation de la musique urbaine camerounaise depuis quelques années, Happy d’Effoulan vit des jours difficiles. Des informations de son producteur évoquant l’addiction aux stupéfiants de son artiste, ont été confirmées par sa famille. Conséquence, sa prometteuse carrière bat de l’aile au grand dame des mélomanes.
Happy d’Effoulan est un jeune artiste du rythme mbolé qui s’est révélé en 2020 avec son titre “Tchapeu Tchapeu” qui a connu un succès international. Étoile montante de la musique urbaine camerounaise, il enchaîne les collaborations et s’offre un autre tube “Je n’ai rien fait” en featuring avec Mani Bella. Le jeune garçon du quartier Efoulan à Yaoundé est devenu une superstar, les distinctions et les concerts s’enchaînent. Au fil du temps, sa carrière commence à décliner. Il se sépare de son manager et ses chansons ne connaissent plus le même succès. Ses collaborateurs dont son producteur Serge Nkodo dénoncent en mondovision, son addiction aux drogues. Des propos qui seront confirmés par sa famille évoquant des problèmes de santé de leur fils qui a besoin d’être suivi et aidé. L’opinion publique camerounaise constate avec émoi, la décadence d’un talent qui est perceptible à travers des sorties vidéos alambiquées et une mine de junky.
La consommation des stupéfiants, un fléau qui prend de l’ampleur au Cameroun
La consommation de stupéfiants au Cameroun est un problème croissant qui préoccupe les autorités et la société dans son ensemble. Malgré les efforts déployés pour lutter contre ce fléau, le pays fait face à des défis importants liés à la drogue et à ses conséquences sociales, économiques et sanitaires. Le Cameroun, en raison de sa position géographique, est malheureusement une plaque tournante pour le trafic de drogue en Afrique centrale. Sa proximité avec les pays producteurs de drogue, tels que le Nigeria et le Ghana, facilite l’acheminement de stupéfiants vers le pays et la région environnante. Les substances les plus couramment consommées au Cameroun comprennent le cannabis, la cocaïne, l’héroïne et les médicaments contenant des substances psychotropes. Il convient de noter que la consommation de stupéfiants a des conséquences dévastatrices sur la santé des individus et sur la société dans son ensemble. Elle entraîne des problèmes de dépendance, des troubles mentaux, des maladies infectieuses et des dommages physiques. De plus, elle contribue à la dégradation du tissu social, à l’augmentation de la violence et de la criminalité, ainsi qu’à la désintégration des familles et des communautés.
Le gouvernement camerounais engagé à éradiquer le phénomène
Face à cette problématique, le gouvernement camerounais a mis en place des mesures pour lutter contre la consommation de stupéfiants. Cela comprend des opérations de répression visant à démanteler les réseaux de trafiquants et à saisir les drogues illicites, ainsi que des programmes de sensibilisation et de prévention pour informer le public sur les dangers de la drogue et encourager la réduction des comportements à risque. Cependant, malgré ces efforts, de nombreux défis subsistent. Les ressources limitées, les lacunes dans le système judiciaire et les difficultés d’accès aux soins de santé contribuent à la persistance du problème de la consommation de stupéfiants. De plus, le manque d’éducation et de sensibilisation, ainsi que la stigmatisation entourant les problèmes de drogue, compliquent la recherche de solutions durables. Il est essentiel d’adopter une approche globale pour lutter contre la consommation de stupéfiants au Cameroun. Cela implique de renforcer les capacités des forces de l’ordre et du système judiciaire, d’améliorer l’accès aux soins de santé pour les personnes touchées par la drogue, de promouvoir l’éducation et la sensibilisation, et de développer des programmes de réadaptation et de réintégration sociale pour les personnes en situation de dépendance. La lutte contre la consommation de stupéfiants est un défi complexe qui nécessite une coordination et une coopération continues entre les autorités, la société civile, les organisations internationales et les communautés locales. En travaillant ensemble, il est possible de réduire la consommation de drogue, de prévenir la propagation des substances illicites et de promouvoir un environnement sain et sûr pour tous les citoyens camerounais.
Le mbolé, un rythme musical d’avenir
Le Mbolé, originaire du quartier Nkolndongo à Yaoundé au début des années 2000, est un rythme musical enraciné dans les animations cérémoniales, notamment les veillées funèbres. Étant étroitement lié au Bikutsi, le Mbolé est une forme de musique animée principalement jouée en direct. À ses débuts, le Mbolé était sans instruments, se composant simplement d’un groupe de chanteurs qui tapaient des mains et utilisaient des ustensiles tels que des marmites et des seaux pour créer de la musique et raconter leur quotidien. Les pionniers du Mbolé, tels que Bertrand Loïc, Aristide Mpacko et Phil Massinga, sont considérés comme ses fondateurs. Le nom « Mbolé a été choisi par Bertrand Loïc, inspiré d’une de ses compositions d’animation populaire. Par la suite, le Mbolé a intégré des percussions et d’autres instruments tels que le piano et le djembé, qui ont contribué à révolutionner ce genre musical. Le rythme Mbolé s’est rapidement répandu dans différents quartiers populaires de Yaoundé, tels que Mvog-Ada, Etam-Bafia, Essos et Anguissa. Malheureusement, le Mbolé a été stigmatisé comme une musique de personnes de mauvaise moralité (voyous, bandits, agresseurs) en grande partie en raison de sa popularité dans les quartiers pauvres et défavorisés. Sortie en 2010, “Ekondock” de DJ Lexus, a été publiée en 2010. DJ Lexus le Monstre, arrangeur et beatmaker, est considéré comme l’un des précurseurs du Mbolé. Il a été le premier à emmener le Mbolé en studio d’enregistrement et à composer le premier beat Mbolé, notamment pour le single “Dans mon Kwatta” de Petit Malo. DJ Lexus le Monstre est souvent considéré comme l’un des pères du Mbolé et a été un mentor pour les premières stars du genre, notamment Petit Malo, Petit Bozard et DJ Lexus le Monstre lui-même.
Ainsi, le Mbolé, avec son origine humble et sa fusion d’instruments et de rythmes, continue de se développer et de captiver les auditeurs au Cameroun. Il représente une forme de musique authentique qui trouve sa place dans la scène musicale camerounaise, en apportant son énergie et sa créativité distinctes. Avec la déchéance d’un des ses grands ambassadeurs en la personne de Happy d’Effoulan, le rythme musical traverse une mauvaise passe qui pourrait vite changer à condition qu’on l’aide à se relever.